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LE MOUVEMENT DE DIVERGENCE
A raison de quelques centimètres par an, les matériaux des plaques se forment et s’écartent au niveau des dorsales qui sont des frontières de divergence. Les frontières de convergence sont au contraire des zones où les plaques se rapprochent et où les matériaux s’enfouissent. Nous allons voir les différents mécanismes et leurs conséquences sur ces frontières.
1. La divergence des plaques et la formation d’un océan
A) Les frontières divergentes, au niveau
d’une dorsale
Plan de la zone de divergence
L’étalement des fonds océaniques crée dans la
zone de la dorsale, des tensions qui se traduisent par de nombreuses failles
d’effondrement qu’on appelle un rift océanique.
Le magma produit par la fusion partielle du manteau s‘introduit dans les
failles et les fractures du rift. Une partie de ce magma cristallise dans la
lithosphère, l’autre est expulsée sur le fond océanique sous forme de lave
et forme des volcans sous-marins. C’est ce magma cristallisé qui forme de la
nouvelle croûte océanique à mesure de l’étalement des fonds. Ainsi il se
crée perpétuellement de la nouvelle lithosphère océanique au niveau des
frontières divergentes, également appelées zones d’expansion océanique.
Ces processus expliquent la formation d’un océan comme l’Atlantique.
B) En s’éloignant de la dorsale
De part et d’autre de la dorsale, la lithosphère
océanique est soumise à un mouvement de dérive, la croûte océanique s’éloignant
progressivement du rift après sa mise en place. Au fur et à mesure, de
nouveaux matériaux issus du manteau viennent créer une nouvelle croûte :
il y a accrétion du plancher océanique à la dorsale. En s’éloignant de la
dorsale, la lithosphère océanique subit des modifications.
1.
Des modifications de la composition chimique
La jeune croûte océanique, très fracturée, est le siège d’une circulation d’eau de mer intense. Celle-ci est à l’origine de modifications chimiques importantes des roches du plancher. Les minéraux des basaltes, des gabbros et des péridotites sont transformés les plagioclases en argiles, les pyroxènes et les olivines sont remplacés par de la serpentine (pierre fine, de couleur vert sombre). Cette altération correspond à une hydratation des minéraux, c’est à dire à une incorporation de radicaux hydroxyles (OH-) qui étaient absents dans les feldspaths, pyroxène et olivines primaire.
Par ailleurs, les eaux qui circulent dans le plancher s’échauffent et
se chargent en divers éléments chimiques (Fe, Mn, Zn…) En remontant vers la
surface, elles donnent naissance à de sources hydrothermales qui expulsent des
eaux très chaudes (jusqu’à 350°C) dans l’eau froide des fonds océaniques.
Ces sources hydrothermales déposent des sulfures de fer, de zinc, de cuivre…
ce qui forme des cheminées qui peuvent atteindre plusieurs dizaines de mètres
de haut). Ces
circulations hydrothermales ont donc plusieurs conséquences : elles
hydratent les minéraux du plancher océanique et transfèrent des éléments
chimique de la croûte océanique vers l’océan. Elles évacuent aussi
beaucoup de chaleur et oeuvrent au refroidissement du plancher océanique.
2.
Des modifications de la densité
Au niveau des dorsales, la lithosphère océanique, bombée, mince et chaude, « flotte » sur l’asthénosphère. En s’éloignant de l’axe de la dorsale, la lithosphère se refroidit lentement. Son épaisseur et sa densité augmentent : la lithosphère océanique s’enfonce progressivement dans l’asthénosphère.
Plus le plancher océanique s’éloigne de l’axe de la dorsale, plus il est ancien et plus il a tendance à s’enfoncer dans le manteau sous-jacent. Il s’épaissit, tout comme la couche d’eau qui le surmonte, lorsqu’il se rapproche d’un continent. Certaines marges continentales sont même marquées par une fosse profonde, comme la bordure Pacifique du continent américain. Ces fosses indiquent une rupture de la « flottaison » de la lithosphère sur l’asthénosphère : la lithosphère océanique plonge et sombre alors dans la l’asthénosphère ; c’est un mécanisme de subduction.
C) La formation d’un océan : du rift
continental à l’océan
La poursuite des tensions produit un étirement de la lithosphère ;
il y aura effondrement d’un escalier, ce qui produit une vallée appelée un
rift continental. Il y aura des volcans et des épanchements de lave le long des
fractures, par exemple le Grand Rift africain en Afrique orientale.
La lithosphère continue de s’étirer, le rift
s’enfonce sous le niveau de la mer et les eaux envahissent la vallée. Deux
morceaux de lithosphère continentale se séparent et s’éloignent progressivement
l’un de l’autre.
L’élargissement de la mer linéaire par l’étalement
des fonds océaniques conduit à la formation d‘un océan de type Atlantique,
avec sa dorsale bien individualisée, ses plaines abyssales
(jusqu’à 4000 m) et ses plateaux continentaux qui correspondent à la
marge de la coûte continentale.
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